Un nouveau cauchemar - Mai Văn Phấn. Traduit par Francis Combes
Mai Văn Phấn
Traduit par Francis Combes
Poet Francis Combes
Un nouveau cauchemar
Dans mon rêve je me retrouvais enfant en Ukraine
Quand soudain mes petits pieds ont atteint la frontière
J’ai rejoint ma ville natale, fourbu, exilé
J’ai enfoui mes armes et combattu toutes les guerres.
Bombes et avions se jettent, avec fureur sur la paix,
Laissant derrière eux l’odeur de sang des vies volées,
Et cela me rappelle que mon cœur est vietnamien
Né et baptisé de la tête aux pieds dans un bain de sang.
Le cœur brisé, j’ai regardé chaque âme des morts
Vainqueurs et vaincus qui ont perdu confiance en l’homme
Pêle-mêle massacrés dans l’oubli que les guerres sont
L’universelle blessure et que toutes sont injustes.
Quand me levant au matin j’ai fixé le soleil,
Comme au sortir d’un cauchemar entièrement sanglant,
J’ai éprouvé un deuil profond pour ces vies innocentes
Et l’espoir d’apercevoir une lueur d’espoir.
A New Nightmare
In a dram I was displaced in Ukrainian as a child,
When suddenly my tiny feet touched the border,
I returned to my hometown feeling exhausted and exiled
I grabbed my weapons, fighting all wars in random order.
The bombs and planes rush loudly against the peace,
Leaving a fishy smell of blood from lives on the ago,
Reminding me that my heart is entirely Vietnamese,
Born and baptized in baths of blood from head to toe.
Heartbroken, I look at the souls of the dead individually
Of all the winners and losers lacking human trust,
Crashed together to forget that wars hurt universally,
To prevent them from realizing that all wars are unjust.
I gaze at the sun when I wake up in the morning,
As coming out of an entirely new bloody nightmare,
Feeling the loss of innocent lives and deeply mourning,
Hoping to see a glimmer of peace reaching everywhere.