Silence

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(Translated from Vietnamese by Nhat-Lang Le & Susan Blanshard)

Explication

The poet is left to himself. He is mixing tea. And he feels that his father’s hand is in his shadow. Tea is very deeply associated with the culture of Vietnam. It is plain tea without milk and without sugar which is served in Vietnam in the morning, in the afternoon, at any time of the day. It is always refreshing. There are a number of legends regarding the origin of tea. Bhagavan Bodhidharma  once fell into sleep while meditating. When he woke up, he cut off his eyelids in a huff. They fell on the ground and became tea plants. And when Dogen introduced tea to Japan he observed numerous positive attributes of tea. A tea pot and cups are always kept before the altar dedicated to the ancestors of any Vietnamese household. Mixing tea or blending tea is the art of arts And a poet engaged in mixing tea is in fact blending whatever spiritual wisdom is there under the sun including zen tantra vajrayana yoga meditation and the like. While performing the act of blending, the poet espies his fathers hand in his shadow. This invokes Euhemerism. Ancestors are deities who exert their power to strengthen their descendants. In psalms 60.5 and Isaiah 28.2 hand stands for strength. The poet feels the strength of his father in his endeavor of blending tea or mingling different fragments of wisdom. Water boils and steams the kitchen. Thoughts and emotions  seethe and simmer in the very being of the poet. Tea leaves are soaked in the earthenware pot of body or being of the poet. The tea or poetry is the poet’s heart blood. The poet offers the tea or poetry to his father. Because the poetry that Mai Văn Phấn writes is dedicated to his ancestors. The deep tea fragrance that results from the tea prepared from blending tea, mingles with the aglaia from the garden. The garden could be the environment that surrounds the kitchen. The garden adds aglaia or grace and charm to the poem. And there is also a whiff of father’s sweats. In other words the ancestors of the poet do participate in whatever the poet does.

The poet observes

Holding the earthenware cup

My father’s hand dry and rough

Inside my palms.

Here is a wonderful imagery of touch. The palms of the poet receives the rough and dry hand of his father while holding the earthenware cup or the poem that is filled with the wonderful tea blended mixed and made by the poet.

Mai Văn Phấn is a great poet from Vietnam who reads deep thoughts in every trifle of Vietnamese culture. There could be no better poem on ancestorworship. The present poem is a hymn to ancestors. At the same it is a lovely poem on preparing tea which is an inseparable part of Vietnamese culture. More to it. One could read how poetry is forged in the metaphor of tea making. Thus here is a poem that holds out a manifesto of poetry.

Explication par Dr. Ramesh Chandra Mukhopadhyaya

Traduction française Dominique de Miscault

 Silence

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Explication

Livré à lui-même, le poète prépare le thé. Il sent la main de son père dans son ombre. La tradition du thé est très profondément ancré dans la culture vietnamienne. C'est un thé ordinaire sans lait et sans sucre servi à tous les moments de la journée, du matin au soir. Le thé est toujours rafraîchissant. Il existe un certain nombre de légendes concernant l'origine du thé. Bhagavan Bodhidharma[1] s’est endormi en méditant, et quand il s'est réveillé, il s’est coupé ses paupières, tombées sur le sol elles sont devenues des plants de thé. Et quand Dogen[2] a introduit le thé au Japon, il a observé les nombreux bienfaits du thé. Une théière et des tasses sont toujours rangées devant l'autel des ancêtres des familles vietnamiennes. La préparation du thé est l'art des arts et un poète engagé dans sa préparation, en fait mélange tout ce que la sagesse spirituelle est sous le soleil, y compris la méditation du yoga zen tantra vajrayana et autres. Pendant cette cérémonie, le poète voit la main de son père dans son ombre. Quel euphémisme : Les ancêtres sont des divinités qui exercent leur pouvoir pour aider et protéger leurs descendants. Dans les psaumes : 60.5[3] et Isaïe 28.2 [4]maintient la force. Le poète sent la force de son père dans son effort de préparation ou sont mêlés différents éléments de sagesse. L'eau bout et cuit les différents mets. Les pensées et les émotions se rassemblent et mijotent dans l'être même du poète. Les feuilles de thé sont trempées dans la théière-poète. Le thé ou la poésie est le sang du poète. Le poète offre le thé ou la poésie à son père. Parce que la poésie de Mai Van Phan est dédiée à ses ancêtres. Le parfum du thé préparé, se mêle à l'Aglaïa[5] du jardin. Le jardin pourrait être l'environnement qui entoure la cuisine. Le jardin ajoute l’Aglaïa ou la grâce et du charme au poème. En plus, il y a aussi une bouffée de sueurs de père. En d'autres termes, les ancêtres du poète participent à sa vie quotidienne

Je tiens la tasse

la main secrète et rugueuse de mon père
dans mes paumes.

Voici une merveilleuse image : Les paumes du poète accueillent la main rugueuse et sèche de son père tout en tenant la tasse remplie du merveilleux thé préparé par lui-même. Mai Van Phan est un grand poète du Vietnam qui lit des pensées profondes dans chaque petite chose de la culture vietnamienne. Il n'y a pas de meilleur poème sur le culte des ancêtres. Ce poème est un hymne aux ancêtres. C'est aussi, un poème divertissant sur la préparation du thé, intégrante de la culture vietnamienne. De plus en plus, on pourrait associer la poésie vietnamienne à la métaphore du thé. Voici donc un poème qui présente un manifeste de poésie.

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[1] Une légende lie Bodhidharma à la culture du thé: après avoir médité 7 ans immobile face à un mur, il se serait endormi. Pour éviter que cela ne se reproduise, il se serait coupé les paupières. En tombant à terre elles auraient donné naissance à deux plants de thé, bien utile pour maintenir éveillé les pratiquants du zazen.

^.

[2] Eihei Dōgen (永平道元), Dōgen Kigen (道元希玄^?, soit "Dōgen rare mystère") ou maître zen Dōgen (道元禅師, Dōgen Zenji^, 1200- 1253 est le fondateur de l'école Soto du bouddhisme zen au Japon. Il l'introduisit sur l'île après un voyage en Chine. Il est considéré comme un des plus grands maîtres du bouddhisme japonais.

[3] « Tu as fait voir à ton peuple des choses dures, Tu nous as abreuvés d’un vin d’étourdissement. »

[4]Voici venir, de la part du Seigneur, un homme fort et puissant, Comme un orage de grêle, un ouragan destructeur. Comme une tempête qui précipite des torrents d'eaux : Il la fait tomber en terre avec violence.

[5]Du grec ancien Aγλαΐα, Aglaḯa (« la Splendide »). 

Tác phẩm của Nhà thơ - Nghệ sỹ Vương Ngọc Minh

Ramesh Chandra Mukhopadhyaya bình chú

Dominique de Miscault dịch sang tiếng Pháp

 Takya Đỗ dịch sang tiếng Việt

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Bình chú:

 Ts. Ramesh Chandra Mukhopadhyaya