Explication par Dr. Ramesh Chandra Mukhopadhyaya

Traduction française Dominique de Miscault

Silence

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Explication

Ce poème peut être facilement compris par n'importe qui surtout en Inde ou les pays alentours. À la saison des pluies, ruisseaux et rivières surgissent de nulle part, ils gonflent et se déploient. Sous les tropiques, en été il existe très souvent de larges lits de rivières à sec que l’on traverse à pied. Pas une goutte d'eau, pourquoi le poète ne traverserait-il pas la rivière à pied ? À tout moment, de fortes averses peuvent néanmoins remplir le lit d'eaux furieuses et rugissantes qui emportent tout sur leurs passages. Le poète en est conscient mais il n’est pas moins sûr que si tout d'un coup, la rivière apparemment sèche éclate de vie, il serait aussitôt averti. C'est banal en Asie du Sud-Est. Souvent, les grands poètes utilisent une image ordinaire pour parler de vérités profondes. La rivière n'est pas une simple image choisie au hasard. Les eaux furieuses sont les envies du poète ou le Taṇhā [1]. Il est tout simplement très difficile de traverser les eaux de la convoitise. Il est sûr d'être emporté par le courant de ses désirs. Il ne doit pas traverser la rivière en furie. Le rivage représente la vie dans ce monde, la naissance, la mort et la renaissance, etc.… Mais si l'on fait le voyage le long des huit chemins ou Ashtanga [2]Marga[3] et la Panchasila[4] ou des cinq codes éthiques, le flux d'envie est en partie maitrisé. Le lit de la rivière est à sec. Quelqu’un sans désir sur le lit de la rivière de son être peut facilement la traverser et atteindre l'autre rive où il n'y a plus ni naissance ni mort : Le Nirvana. Le poème indique clairement que des désirs peuvent surgir à tout moment et qu'ils peuvent envahir tout l'être. Personne ne peut prédire quand les désirs surgiront : Mais si on suit les huit chemins et les cinq principes éthiques on reconnaîtra l’esprit dans l'esprit. L’esprit subliminal sera alerté par l'esprit conscient et chacun est sur ses gardes.

 Silence

40

(Translated from Vietnamese by Nhat-Lang Le & Susan Blanshard)

Explication

The truth of this poem can be easily felt by anyone in India and her neighbouring countries. During the rainy season streams and rivulets seem to appear from nowhere. The existing rivers swell and  become wider. In this context of climate often there are wide river beds that do not have any water. And people cross the river bed on foot only. The poet is crossing a river during the summer. There is no trace of water in the river bed. No wonder the poet is crossing the river bed on foot. But any moment there could be heavy downpour and the river bed would be flooded with rushing waters and roaring waters that would carry off any one who would dare to cross the river bed. The poet is aware of that. But the poet is sure that if all on a sudden the apparently dry river bursts into life he will be notified. This is a commonplace experience in South East Asia. Often great poets use the imagery of commonplace experience to communicate deeper  truths of life. The river is not there without. It is in the person of a man. The rushing waters are the cravings or tanha. It is simply very difficult to cross the waters of craving. On the contrary one is sure to be carried off by the current of the cravings. He cannot cross the river. This shore stands for worldly life, birth and death and rebirth and so on. But if one practices the journey along the eight limbed path or astanga marga and the panchasila or the five ethical codes the flow of craving is stunted. The river bed is dry. And a person sans craving in the river bed of his being can easily cross the river and reach the other shore where there is neither birth nor death. In short Nirvana is attained. The poem clearly states that desires can burst forth any moment and they can inundate the whole being. No one can predict when desires will show up. But if one follows the eightfold path and the five ethical tenets one will be aware of a mind within the mind. This subliminal mind shall be notified by the conscious mind and the person will be on his or her guard.

Tĩnh lặng (40) của Mai Văn Phấn

Ramesh Chandra Mukhopadhyaya bình chú

Dominique de Miscault dịch sang tiếng Pháp

 Takya Đỗ dịch sang tiếng Việt

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 Ts. Ramesh Chandra Mukhopadhyaya